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Christophe

Yoga sūtra de Patañjali - Chapitre 2

Dernière mise à jour : 6 déc. 2023

Chapitre 2 : SĀDHANA PĀDA (Le chapitre des moyens)


Ce deuxième chapitre des yogasūtra détaille le yoga de l’action pour les personnes non initiées en quête d’une démarche spirituelle. Patañjali explique que l’homme, pris dans un cercle incessant d’actions - résultats, est soumis à des souffrances multiples toutes liées à l’ignorance, due en partie à une confusion entre conscience pure et perceptible. Une pratique volontaire, détachée de tout objectif, de huit disciplines, sociales, personnelles, physiques, énergétiques ou psychiques permet de faire émerger le discernement nécessaire à l’abandon de cette confusion et conduire à la libération.


  1. La pratique du yoga, c’est ascèse (tapas), connaissance de soi (svādhyāya) et abandon (Īśvarapraṇidhānāni).

  2. Les buts du yoga sont l’atténuation (tanūkaraṇa) des souffrances (kleśa) et l’émergence de l’absorption complète (samādhi).

  3. Les facteurs d’affliction sont l’ignorance (avidyā), l’égotisme (asmitā), l’avidité, l’aversion (dveṣa), l’attachement (abhiniveśa).

  4. Si l’ignorance (avidyā) est supérieure, toutes peuvent être endormies (prasupta), faibles (tanu), alternantes (vicchinna) ou énergiques (udāra).

  5. L’ignorance (avidyā), c’est prendre l’impermanent (anitya), l’impur (aśuci), le douloureux (duḥkha), le matériel (anātman) respectivement pour permanent (nitya), pur (śuci), agréable (sukha), l’immatériel (ātma).

  6. L’égotisme (asmitā), c’est en quelque sorte une identification (ekātmatā) entre celui qui observe (dṛk) et les organes de perception (darśana).

  7. L’avidité (ragā) est l’attachement (anuśaya) au plaisir (sukhā).

  8. L’aversion (dveṣa) est le résultat de l’importance (anuśaya) accordée à la douleur (duḥkha).

  9. L’attachement (abhiniveśa), c’est ériger son soi (svarasvaha), même pour le savant accompli.

  10. Lorsqu’elles sont subtiles (sūkṣma), elles doivent disparaitre (heya).

  11. Leurs activités (vṛtti) doivent être évitées par la méditation (dhyāna).

  12. Les sources de souffrance (kleśa) sont la cause (mūla) d’actions (karman) perçue (dṛṣṭa) ou non perçues, exprimées (aśaya) au cours de la vie.

  13. Elles sont à l’origine (mūla) de fruits (bhoga) qui ont des conséquences (vipāka) sur la durée de la vie et son excellence.

  14. Selon qu’elles (les actions) sont bonnes ou mauvaises, les résultats (Phala) sont joie (hlāda) ou tourment (paritāpa).

  15. Seul celui qui discerne (vivekin) perçoit la douleur (duḥkha) comme résultat (pariṇāma) du conditionnement mental (saṃskāra) produit par l’action incohérente (vṛttivirodha) des propriétés constitutives (guṇa) de la matière.

  16. La souffrance (duḥkha) à venir doit être évitée (heya).

  17. La cause de ce qui doit être évité (heya) est l’union (saṃyoga) du visible (dṛśya) et du témoin (draṣṭṛ).

  18. Comme espace de clarté (prakāśa) révélé par les organes des sens (indriya), le perceptible (dṛśya) a pour raison d’être (artha) l’expérience de la délivrance (apavarga).

  19. L’essence de la nature s’articule autour de quatre caractéristiques : le particularisé (viśeṣa), le non particularisé (aviśeṣa), le marqué (liṅga), le non différencié (aliṅga).

  20. Le témoin (draṣṭṛ) n’est que vision (dṛśi), également pur, qui voit avec certitude.

  21. Cela est son but (artha) unique, l’essence (ātman) de ce qui est à voir (dṛśya).

  22. Une fois le but (artha) accompli (voir l’essence la nature) pour le yogi, elle reste présente comme support (ādhāra) pour les autres.

  23. Cette association (saṃyoga) est la condition nécessaire pour percevoir la nature propre (svarūpa) et le pouvoir du maitre (svāmin).

  24. Ceci est la cause (hetu) de l’ignorance (avidyā).

  25. Cette confusion (saṃyoga) supprimée, il y a alors libération (kaivalya) de la faculté de voir (dṛśi).

  26. Le discernement (viveka) est un moyen efficace (upāya) d’abandon permanent (aviplavā).

  27. De cela, la découverte des 7 étapes.

  28. Les membres (aṅga) du yoga permettent la destruction des impuretés (aśuddhi) et que la conscience resplendisse (jñānadīpti) jusqu’au discernement (viveka).

  29. Contrôle de soi (yama), discipline (niyama), posture (āsana), contrôle intense de la respiration (prānāyāma), concentration par rétraction des sens (pratyāhāra), concentration (dhāraṇā), méditation (dhyāna), communion spirituelle (samādhi) sont les 8 membres du yoga (aṅga).

  30. Non-violence (ahiṃsā), vérité (satya), honnêteté (asteya), chasteté (brahmacarya), absence de convoitise (aparigraha) cconstiuent le contrôle de soi (yama).

  31. Le grand vœu (mahāvrata) est de les respecter sans distinction de lieu, de moment, de circonstance de façon ininterrompue (anavacchinna).

  32. Pureté (śauca), contentement (saṃtoṣa), ascèse (tapas), étude de soi (svādhyāya), dévotion (īśvarapraṇidhāna) constituent les disciplines personnelles (niyama).

  33. En cas de doute (vitarka), prendre une attitude (bhāvana) différente (pratipakṣa).

  34. Lorsqu’il y a doute (vitarka), par une blessure provoquée (hiṃsā) ou subie (kārita), par réjouissance(mud), colère (krodha) ou erreur (moha), conséquence d’une douleur (duḥkha) d’intensité faible (mṛdu), moyenne (madhya) ou supérieure (adhi) ou d’ignorance (ajñāna), il convient d’adopter ainsi une attitude (bhāvana) inverse (pratipakṣa).

  35. En étant fermement établi dans la non-violence (ahiṃsā), il y a alors abandon de toute hostilité (vaira).

  36. En étant fermement dans la véracité (satya), alors il y a cohérence entre action (kriyā) et résultat (phala).

  37. En étant fermement dans l’honnêteté (asteya), alors il y a rapprochement de l’essentiel (ratna).

  38. En étant fermement dans la chasteté (brahmacarya), alors il y a acquisition de vitalité (vīrya).

  39. En absence de convoitise (aparigraha), il y a compréhension du comment de la vie.

  40. De la pureté (śauca) provient l’absence complète de production d’aversion (jugupsā) envers son propre corps.

  41. Sont aussi utiles à la purification (śuddhi) de la conscience, la joie (saumanasya), la concentration, l’amélioration des sens (indriya) et la perception du principe de vie.

  42. Le contentement (saṃtoṣa) est inégalable pour l’obtention du bonheur (sukha).

  43. Par l’ascèse (tapas), il y a destruction des impuretés des facultés d’actions (indriya) du corps physique (kāya).

  44. Par la connaissance de soi (svādhyāya), il y a union parfaite (saṃprayoga) avec la divinité désirée (iṣṭadevatā).

  45. Par la dévotion (Īśvarapraṇidhānāni), il y accomplissement total (samādhi).

  46. La posture rituelle (āsana) est ferme (sthira) et confortable (sukha).

  47. La persévérance (prayatna) conduit à une détente (śaithilya) infinie (ananta).

  48. …Cesse alors la dualité (dvandva).

  49. Cela étant installé, vient le contrôle de la respiration (prānāyāma) source de distinction entre inspiration (śvāsa) et expiration (praśvāsa).

  50. Par une parfaite observation (dṛś) du comptage (saṃkhyā) et du lieu de l’inspire, expire et suspension, il y obtention d’une respiration allongée (dīrgha) et subtile (sūkṣma).

  51. Une quatrieme forme existe au dela de l’inspiration (bāhya) et de l’expiration (ābhyantara).

  52. Alors sera détruit (kṣī) ce qui recouvre la clarté (prakāśa).

  53. Et apparaitra concentration (dhāraṇā) et disponibilité (yogyatā) d’esprit (manas).

  54. Le retrait des sens (pratyāhāra), c’est comme si le mental (citta), sans contact avec l’objet, la conscience revenait en conformité (saṃprayoga) avec son essence naturelle (svarūpa).

  55. C’est le contrôle absolu (vaśya) des organes des sens (indriya).


D'où vient cette proposition de traduction ? Lire ici.

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